Pour les personnes dites fragiles, qu’elles sortent d’une maladie longue, d’une errance dans la rue ou qu’elles vivent avec un handicap, le monde du travail s’affiche plus comme un lieu de tensions que d’attentions, un espace dont il vaudrait mieux préserver les plus « vulnérables ». Pourtant, les organisations n’auraient-elles pas à apprendre de l’expérience de la difficulté qu’ont acquise ces personnes a priori plus fragiles ? De leur différence ? Leur présence dans une équipe ne pourrait-elle pas être une source d’invention d’un autre rapport au travail ? D’un autre rapport à l’autre ? Cet article du numéro 3 de la revue Visions solidaires pour demain est riche de plusieurs entretiens, dont ceux du philosophe Bertrand Quentin et de la chercheuse Hélène Bonnet, qui parle ici de son expérience de la maladie et de son projet Cancer & Travail : Agir ensemble. L’illustration, quant à elle, est un tableau (Acrylique sur toile, 180 x 230 cm) de Sophie von Hellermann, Pretentiousness and why it matters, (2018, © Sophie von Hellermann et Pilar Corrias, London).