Dossier / L’aide aux acteurs sociaux

Microdon : le premier geste ?

microdon_1.jpg

L’une des bénévoles de l’entreprise sociale Microdon, expliquant le concept à une femme dans un magasin.

Fondée en 2009 par Pierre-Emmanuel Grange et Olivier Cueille, Microdon est une entreprise sociale, pionnière en France de la « générosité embarquée » ; elle développe des outils de financement adaptés aux nouveaux enjeux des financements des associations, en particulier dans la solidarité sociale.

Donner un peu, plus souvent : le slogan de Microdon rappelle la formule de Pierre Rhabi : « Chacun peut faire sa part, aussi petite soit-elle. » Microdon importe en France une méthode de cofinancement déjà bien installée en Angleterre et au Mexique : « L’Embedded generosity ». Elle s’incarne en des outils, comme par exemple L'Arrondi, qui offre depuis 2013 la possibilité de faire un microdon à des associations à partir des actes de la vie courante : en caisse de supermarché, sur son bulletin de paie, lors d’achats en ligne ou sur relevés bancaires. Autre possibilité : la carte Microdon consiste, lors d’opérations ponctuelles, à proposer des cartes d’une valeur de 2 euros en supermarché, en soutien à une association locale. Il s’agit à la fois d’un don et d’une vitrine médiatique offerte à l’association. Le jour J, des bénévoles font la promotion de leur démarche dans les supermarchés.

Maintien dans l’emploi, action sociale locale, soutien concret aux personnes porteuses de handicap, etc. De quelques centimes à quelques euros, ces deux outils permettent à tout un chacun de soutenir des projets solidaires. Il s’agit également de fédérer plusieurs acteurs : citoyens, associations, collectivités, points de vente, etc. Les projets sont mis en place en partenariat et l’intégralité des dons reversée aux associations. En 2015, plus de 300 associations en bénéficient pour un montant de 1,3 million d’euros de don.

Mécenat collaboratif en mode numérique

L’objectif est aussi d’adapter la collecte de dons aux nouveaux usages, pour contourner le problème du vieillissement des donateurs. Selon une étude de 2014 (source CerPhi), les plus de 70 ans sont surreprésentés parmi les personnes déclarant des dons. L’enjeu de ces outils de mécenat collaboratif est donc de séduire en priorité ceux que l’on appelle les digital natives.

Pour être efficace et aller au-delà de la bonne conscience de chacun, la participation des entreprises et des enseignes doit être massive et durable. Les entreprises qui investissent et s’engagent pour l’Arrondi via les fiches de paie mobilisent leurs salariés sur la durée ; sinon, c’est un échec. En mars 2016, l’Arrondi a su convaincre quatre enseignes de distribution qui totalisent un millier de points de ventes… En Allemagne, le dispositif mis en place en 2012 a déjà conquis 15 enseignes qui représentent 15 000 points de vente. Là est la difficulté majeure : que les engagements soient pérennes.

En savoir plus

Données en plus

En avril 2016, 1 300 000 dons, 300 associations, 1,3 million d’euros récoltés, 1 000 magasins partenaires, 2 250 bénévoles