Les voyages forment la jeunesse : Osez, l’international !

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L'association Parcours le Monde s'est donnée comme mission de faire partir le plus de jeunes possible à l'étranger pour qu'ils puissent acquérir de nouvelles compétences, leur permettant ainsi, de retour en France, de s'insérer bien plus facilement sur le marché du travail.

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Cette citation de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust pourrait, à elle seule, définir l'une des missions de l'association Parcours le Monde-IDF et de son programme Osez, l'international !

« Séverine Cornet et moi avons eu la possibilité de voyager, soit dans le cadre d'un volontariat ou pour le travail. Cela nous a beaucoup aidées dans nos vies professionnelles. À notre retour, nous voulions permettre à tous de bénéficier de la même expérience », explique Élise Baubau, co-fondatrice de l'association. Effectivement, toutes deux aident et accompagnent des jeunes âgés entre 18 et 30 ans à partir à l'étranger, pour des stages en entreprise ou des missions de volontariat auprès d'ONG. Si leur programme, Osez, l'international !, s'adresse à tous, il vise en particulier les non-étudiants et les demandeurs d'emplois. « Beaucoup s'autocensurent, pensant que, partir à l'étranger, ne leur est pas accessible, faute de diplômes, de moyens financiers ou de connaissances suffisantes en langues », ajoute Élise. Justement, le programme a été imaginé spécialement pour eux. Il s’insère dans un réseau de quatre autres associations identiques, mais à l’étranger bien sûr.

Sans diplôme, c’est possible !

Depuis un an, les deux trentenaires soutiennent ces « globe-trotters en herbe » dans leurs projets. Pour ce faire, elles s'appuient sur des programmes existants tels que Erasmus Plus ou le service de volontariat européen. « Nombreux sont ceux qui pourraient en bénéficier, mais ne le font pas faute d'information. Et c'est précisément là que l'on intervient », dit Élise. Elles organisent ainsi des réunions d'information et de sensibilisation dans les lycées, les MJC, les centres culturels d'Ile-de-France. « Partir n'est pas une fin en soi. Le voyage permet d'apprendre sur soi-même, d'acquérir de nouvelles compétences et de faire sauter les éventuels obstacles à une intégration socio-professionnelle réussie », poursuit Élise. Il suffit de constater le succès du programme Erasmus, qui fête ses trente ans en 2017. Selon une récente étude d’Erasmus Plus, plus de 70% des jeunes partis poursuivent avec succès leurs études ou trouvent un emploi dans les mois suivant leur retour.

Ces réunions d’information et de sensibilisation sont pour les jeunes intéressés le point de départ d'un processus d'accompagnement d’une durée plus ou moins longue en fonction des désirs et de la situation de chacun. Pour augmenter leurs chances de réussite, un temps conséquent est consacré en amont à l'élaboration du projet. Pour aller où, quand et pour quoi faire ? Rien n'est laissé au hasard. Une fois le projet défini, vient le moment de s'occuper de la logistique et de l'administratif. La plupart des programmes d'échanges internationaux bénéficient de bourses, mais encore faut-il savoir comment les obtenir. C'est là que résident la valeur ajoutée et le savoir-faire de l'association. Enfin, juste avant le départ, des séances de coaching sont organisées afin d'aider les participants à anticiper leur arrivée dans leurs nouveaux lieux de vie. Tout au long du séjour, les jeunes bénéficient d'une assistance en cas de problème. Quant aux missions, elles peuvent aller de deux mois en été pour le service de volontariat européen, l’équivalent européen du service civique en France, à un an pour des expériences en entreprise.

Premiers retours d’expérience positifs

Le premier contingent de bénéficiaires est parti en septembre 2016 hors de nos frontières, et sera de retour en juin 2017. Certains sont déjà rentrés, et l'expérience s'avère positive. Bien évidemment, il est encore trop tôt pour faire le bilan, mais le retour d'expériences des premiers qui sont partis semble très encourageant. « J'ai appris à parler avec l'autre sans le juger mais pour simplement apprendre à le connaître. J'ai découvert d'autres manières de penser, de vivre. Cela me donne encore plus envie de voyager », témoigne Quentin, 24 ans, parti pour une mission de volontariat en Islande. Quant à Assia, 19 ans, partie au Maroc pour enseigner le français à une classe de CP, elle dit : « J’ai développé des compétences comme la patience, l’organisation, la confiance, prendre la parole devant un groupe… » Qualités facilement transposables dans le cadre professionnel.

Depuis sa participation au Prix Fondation Cognacq-Jay en décembre 2016, les choses évoluent plutôt vite pour l'association basée à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Les partenariats avec les missions locales se multiplient, tout comme les programmes internationaux permettant à davantage de jeunes de partir et réaliser leurs rêves. Pour l’heure, la structure est entièrement dépendante de subventions publiques et autres aides d'État pour financer l'accompagnement des bénéficiaires. Seule une adhésion au prix de cinq euros pour l'année leur est demandée. Pour faire face à cette situation précaire, les cofondatrices ont dans leur carton un projet de formation payante destinée aux travailleurs sociaux pour les inciter à faire partir plus de jeunes à l'étranger.

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Selon une récente étude d’Erasmus Plus, plus de 70% des jeunes partis poursuivent avec succès leurs études ou trouvent un emploi dans les mois suivant leur retour.
Seule une adhésion au prix de cinq euros pour l'année leur est demandée. Pour faire face à cette situation précaire.